Étude de d'hotel nuancé d'abricot de dubuffet
Jean Dubuffet, Dhotel nuancé d'abricot ( 1947)
Devant cette œuvre de Dubuffet, la matière se fait palpable aux yeux des spectateurs. La violence de la forme et l'aspect brut des matériaux dégagent une grande dynamique. L'homme qui nous fixe a les dents serrées et nous éloigne de la représentation traditionnelle du portrait dans l'histoire de l'art, l'artiste n'use pas non plus du ton local et colore la peau d'une teinte orangée qu'il centre sur un fond noir. Les yeux hallucinés du personnage, les contours violemment grattés dans la profondeur de la toile ainsi que ses dents crispées témoignent de l'agitation du personnage qui nous semble être dans un état de démence. Les traits sont extrêmement simplifiés comme pour ne retenir que l'essentiel. La matière agit à elle seule comme génératrice de sensation mêlant fascination et répulsion car nous rejetons ces formes que nous plaçons dans le domaine de l'informe et de l'infâme, avoisinant presque avec le monstrueux. Mais un dialogue se tisse au plus profond de la matière pour nous livrer toute son authenticité et son expressivité, en préférant la spontanéité à la rationalité. Une frénésie nous est offerte sans fioriture ni morale,car elle se veut brute, contrastant avec la pratique plus connue de Dubuffet qui est plus proche de l'illustration de bande dessinée ou de la culture populaire des graffitis.
Même si Dubuffet n'offre pas des traits enjoliveurs à André Dhotel, on peut parler d'un hommage à l'homme de lettre qu'il était. Tentant de s'affranchir de tout ancrage à l'histoire de l'art, l'initiateur de l'Art Brut nous propose ici une œuvre ampli de spontanéité mais aussi détachée de toute conventions esthétiques. Loin de toute sphère culturelle et de tout circuit marchand, il s'affirme comme n'appartenant pas au modèle de la société contemporaine mais porte son intérêt aux personnes « indemnes de culture artistique qui tirent tout de leur propre fond ».L'artiste redécouvre les origines de