08 09 20Julliot

6915 mots 28 pages
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Caroline Julliot : De Torquemada à Cimourdain: "Un coin non trempé dans le Styx"
Communication au Groupe Hugo du 20 septembre 2008 .

Torquemada et Cimourdain[1] : deux personnages que Hugo commence à concevoir à cette période-clef de sa pensée politique que sont les années d’exil, et qui, comme nous allons le voir, soulèvent des problématiques communes ; et pourtant, entre l’Inquisiteur et le révolutionnaire, une coupure radicale. On peut être frappé des ressemblances entre les deux caractères, mais il semble tout aussi évident qu’on ne peut assimiler l’un à l’autre, et que Cimourdain, bien que terrible, apparaît humainement bien plus défendable que Torquemada. L’objet de cette analyse est de définir précisément ce qui sépare l’un de l’autre.
Pour tenter de comparer ces deux personnages, je laisserai volontairement de côté ici la question du contenu de l’idéologie elle-même : en effet, à mon sens, celle-ci, par l’évidence de sa réponse – Torquemada impose une doctrine haïssable et meurtrière, la puissance coercitive de l’Église dans toute son horreur, alors que Cimourdain oeuvre pour le progrès de l’Humanité, et donc Cimourdain est moralement meilleur que Torquemada –, peut en effet nous masquer les affinités profondes, mais aussi certaines différences fondamentales. J’ai choisi, dans cette analyse des vertus et noirceurs de ces personnages, de suivre le critère revendiqué par Hugo lui-même à propos de Torquemada : « On ne peut juger les hommes que sur leurs intentions, et on ne peut savoir leurs intentions que par ce que leurs propres actions leur rapportent à eux-mêmes. Quand les hommes agissent contrairement à leurs intérêts, ils sont purs d’intentions. Quand ils agissent favorablement à leurs intérêts, ils sont coupables d’intentions. » [2] Je vais ainsi tenter de les analyser uniquement du point de vue de leur caractère, et d’évaluer leur honnêteté et leur degré d’humanité, tels qu’ils se révèlent à travers les choix dramatiques que l’auteur

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