1. Martial raysse et le contexte économique, social et artistique de son époque
Fasciné par la beauté brute du plastique, il écume les grands magasins à prix uniques et développe son concept « d'hygiène de la vision » qui met en jeu des objets neufs en plastique de la nouvelle société de consommation : « J'ai voulu un monde neuf, aseptisé, pur et au niveau des techniques utilisées, de plain-pied avec le monde moderne. »[1] Le succès est au rendez-vous : un quart d'heure avant l'ouverture de son exposition à Milan en 1961, toutes ses œuvres en plastique sont vendues à des collectionneurs.
Il séjourne aux États-Unis où il se rapproche du Pop art américain et fait partie, dès sa fondation en 1960, du mouvement des Nouveaux réalistes. Raysse peut alors être défini comme « un peintre de la vie moderne ».
Dès 1965, le Stedelijk Museum d'Amsterdam lui consacre une exposition rétrospective. L'année suivante, il réalise avec Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely les décors d'un ballet de Roland Petit. À la biennale de Venise en 1966, il obtient le prix David Bright, réservé aux artistes âgés de moins de quarante-cinq ans.
Les événements de mai 1968 conduisent l'artiste à une importante réflexion sur la nature de l'œuvre d'art, dont il dénonce notamment la dégradation en marchandise. Au seuil des années 1970, Raysse accomplit une véritable révolution esthétique, assez unique dans