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3487 mots 14 pages
La filiation, entre le social et le biologique
Agnès Martial Anthropologue Chargée de recherche CNRS, Centre Norbert
Élias, Marseille
Lien juridique socialement défini, la filiation se construit également autour de représentations symboliques. Dans les sociétés occidentales, une place centrale est accordée aux liens du sang, contribuant à superposer filiation et procréation. Agnès Martial analyse comment les transformations de la famille et les nouvelles techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) bousculent ces repères traditionnels. Les recompositions familiales, l’homoparentalité, le recours au don de gamètes ou encore, dans certains pays, à la gestation pour autrui (GPA), ont en commun d’interroger les fondements biologiques et sociaux de la filiation et d’inciter à en redéfinir les contours. Familles recomposées, familles adoptives, ou constituées grâce à l’assistance médicale à la procréation (AMP), hétéro et homoparentales : les changements qui traversent les formes familiales contemporaines sont nombreux et rapides, suscitant maintes évolutions dans nos manières de penser tant les relations de genre que les liens entre parents. Dès lors, comment y définir la filiation ? Y est-elle plutôt « sociale » ou « biologique » ? Cette interrogation traverse nombre de débats publics, le dernier en date concernant le projet d’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe. De nombreux travaux d’anthropologie et de sociologie ont montré que ces deux dimensions sont entrelacées dans la construction de la filiation, et plus largement des liens de famille contemporains.

I. La filiation comme lien juridique
La filiation est tout d’abord un lien juridique par lequel est définie l’appartenance de l’individu à un groupe de parents, et auquel sont associés un ensemble de droits (parmi lesquels on trouve notamment la transmission du nom, la succession et l’héritage), de devoirs (obligation d’entretien réciproque) et d’interdits (prohibition de

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