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Centre de recherche en économie de Sciences Po
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Lundi 7 janvier 2008
LE COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA FRANCE REVISITÉ *
Guillaume DAUDIN
Département économie de la mondialisation
Paola MONPERRUS-VERONI, Christine RIFFLART, Danielle SCHWEISGUTH
Département analyse et prévision
L
a France s’interroge sur son commerce extérieur : mauvaise performance des exportations françaises, impact des délocalisations sur l’emploi, intérêt de la création des pôles de compétitivité… Des analyses récentes rejettent les explications portant sur les différences de spécialisations géographique et sectorielle entre la France et ses voisins européens au profit d’explications d’ordre microéconomique1. Nous suggérons ici que les aspects sectoriels ont été un peu trop vite écartés et proposons une méthode qui apporte des éclairages supplémentaires sur les différences de spécialisation. En effet, l’analyse macroéconomique traditionnelle a du mal à prendre en compte l’impact sur les flux de commerce, du redéploiement des segments de production à l’échelle internationale et de la nouvelle division internationale du travail (NDIT). Ce phénomène croissant depuis les années 1980 doit pousser à reconsidérer les outils avec lesquels on peut analyser les évolutions récentes du commerce mondial. Nous proposons ici de compléter l’approche traditionnelle examinant la valeur des échanges par une approche examinant les flux de valeur ajoutée. Celle-ci confirme que la France et son référent habituel, l’Allemagne, diffèrent peu du point de vue de l’orientation géographique du commerce. Par contre, leurs spécialisations sectorielles divergent davantage que ne l’indiquent les approches traditionnelles. Il est donc possible que cet aspect joue un rôle dans l’évolution divergente des soldes commerciaux français et allemand. Il ne s’agit là que d’un exemple du potentiel du changement de point de vue que nous proposons.
* Cette lettre s’appuie sur l’article « le commerce extérieur