1984, George orwell: le novlangue
D’une part, il s’agit d’imposer un dogme par la force. Toutefois, certaines cultures (en particulier en Amérique, comme le montre Tocqueville), sont naturellement imperméables à cette imposition arbitraire. C’est pourquoi le gouvernement adopte simultanément une autre approche, bien plus fine et pérenne : s’attaquer à la pensée à sa base, afin que chaque « citoyen » devienne un outil de cet embrigadement généralisé. A ce moment-là, le dogme et la loi peuvent redoubler d’intensité.
Le projet le plus ambitieux de cette société, est donc de s’attaquer à l’origine la pensée : le langage.
Sans langage, il n’y a pas de perception possible. Or c’est à travers la perception que s’organise la pensée surtout dans le monde anglo-saxon (Océania, ou se déroule l’histoire), que se construit nos expériences personnelles.
Le Novlangue est un vaste projet d’appauvrissement linguistique. Il s’organise autour d’une classification en trois catégories de termes :
Le vocabulaire fonctionnel, qu’il faut réduire à sa plus simple expression.
Le vocabulaire scientifique, assez facile à circoncire.
Le vocabulaire politique et philosophique. Les concepts généraux, transcendants, humain.
C’est ce troisième groupe qui est le plus attaqué : on supprime des mots, et on dénature ceux qu’on ne peut pas supprimer (« démocratie » disparait, et « liberté » ne désigne plus, par exemple, que la liberté d’un électron de passer par une branche ou l’autre d’un circuit électronique)
Cette classification rappelle la pyramide des besoins de Maslow : Besoins physique, de sécurité, d’appartenance, et d’accomplissement personnel.
Le vocabulaire du premier groupe suffit au premier étage de la pyramide.
Les bombes tombant sur la ville permettent à « Big Brother »