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En schématisant beaucoup, on peut dire que la crise financière actuelle est née de l’enchaînement de deux phénomènes : elle a trouvé sa source dans les dysfonctionnements de la titrisation, puis elle s’est propagée par une contraction contagieuse de la liquidité sur les marchés monétaires et financiers. Ces deux phénomènes ne sont d’ailleurs pas indépendants.
C’est bien parce que la dispersion des risques inhérents à la titrisation a conduit à une opacité généralisée des actifs et des institutions que la liquidité s’est effondrée.
Mais l’originalité de cette crise tient, notamment, à ce que la contagion systémique n’était pas liée, du moins au départ, à un problème de solvabilité. Ce n’est pas une dépréciation de la valeur fondamentale des actifs ou des institutions, mais leur illiquidité qui a alimenté le processus de diffusion en chaîne. Plus précisément, la contraction de la liquidité s’est répercutée de marchés à marchés pour mettre en difficulté certaines institutions qui se sont trouvées incapables de faire face à leurs engagements.
Dans ce contexte, la réglementation des fonds propres a fait la preuve de son insuffisance puisque ce n’était pas d’insolvabilité dont il s’agissait. C’est l’affaissement de la liquidité qui a provoqué l’écartement entre les prix de marché et la valeur fondamentale des actifs ; c’est cet écartement qui a généré les pertes que l’extravagante comptabilisation en valeur de marché a objectivées. La défaillance du système de régulation se situe donc à un autre niveau. Il se dit d’ailleurs, à ce propos, que lorsque le Comité de Bâle s’est mis en place, son intention était de concevoir une réglementation harmonisée de la liquidité bancaire, parallèlement à celle de la solvabilité. C’est la complexité de la tâche qui l’a probablement empêché de mener à bien ce projet. Mais il est clair qu’il faudra très vite revenir sur cette question, même s’il en existe déjà des traitements au plan national.
En ce sens,