5 Mars 1946 début de la guerre froide
Avant d'abandonner ses fonctions de Premier ministre, Winston Churchill avait pu mesurer la duplicité de Joseph Staline, le dictateur de l'URSS, son allié dans la guerre contre Hitler.
Il s'en était inquiété auprès du président américain Harry Truman mais le monde baignait encore dans l'allégresse de la victoire et nul n'était disposé à entendre des critiques sur l'allié de la veille.
Très vite cependant, les dissensions entre Staline et ses anciens alliés éclatent au grand jour.
Harry Truman se remémore l'avertissement de Churchill. Désireux de réarmer les démocraties contre la nouvelle menace venue de l'Est, il invite l'ex-Premier ministre britannique à prononcer un discours au collège de Westminster, à Fulton.
Dans son discours, le retraité de 72 ans retrouve sa verve d'orateur. Il s'exclame : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l'Adriatique, un rideau de fer s'est abattu sur le continent (...). Quelles que soient les conclusions que l'on tire de ces faits, ce n'est certainement pas là l'Europe libérée pour laquelle nous avons combattu ; et ce n'est pas non plus celle qui porte en elle les ferments d'une paix durable».
Churchill invite «les peuples de langue anglaise à s'unir d'urgence pour ôter toute tentation à l'ambition ou à l'aventure».
Une opinion publique sceptique
L'opinion publique, d'abord sceptique, finit par lui donner raison en 1948, lorsque les communistes tchécoslovaques s'emparent du pouvoir par le «coup de Prague».
Les voeux de Churchill sont comblés l'année suivante avec la création d'une alliance militaire occidentale : l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). L'Union soviétique riposte en créant de son côté le Pacte de Varsovie en 1955.
L'équilibre de la terreur écartera le risque de guerre nucléaire pendant 50 ans. Mais le monde tremblera pendant la guerre de Corée,