Abolir la pauvreté
Changer le monde, c’est possible !
A l’occasion du sommet du G8 à Gleneagles (Ecosse), début juillet 2005, d’importantes manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions du monde pour faire pression sur les dirigeants des huit premières puissances planétaires et les contraindre à en finir avec la pauvreté. En vain. Pourtant, les solutions existent. Et il suffirait de faire preuve d’une réelle volonté politique pour changer enfin le monde.
En 1974, les groupes dominants des pays riches avaient promis d’« éliminer la pauvreté » en l’an 2000. Il fallait entendre par là (et c’est encore le cas aujourd’hui) faire franchir aux individus le seuil de la pauvreté absolue, fixé à 2 dollars de revenu par jour et par personne, l’intéressé n’étant alors plus comptabilisé comme « pauvre ». A cette fin, ils s’étaient engagés à affecter 0,7 % de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement. Quinze ans plus tard, en 1989, les mêmes groupes annonçaient que, à la suite de la disparition de l’Union soviétique, la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle allaient se caractériser par une nouvelle ère de paix mondiale. Il n’y aurait plus besoin de gaspiller des sommes énormes pour les armements. Le monde bénéficierait des « dividendes de la paix », qui, à leur tour, faciliteraient la réalisation de l’objectif de l’éradication de la pauvreté en l’an 2000.
On sait, hélas, ce qui s’est passé : la pauvreté n’a pas été éliminée, et elle a même augmenté, notamment au cours des années 1990. En 2000, sur une population de 6 milliards d’habitants, on en comptait 2,7 milliards vivant au-dessous du seuil de pauvreté, et, parmi eux, 1,3 milliard définis comme « extrêmement pauvres » car disposant de moins d’un dollar par jour. En 2003, le nombre de pauvres a crû de 100 millions, atteignant 2,8 milliards. Si l’objectif de 1974 n’a pas été atteint, ce n’est pas qu’il était irréalisable. Les groupes dominants des pays riches et les élites au