Abstention en democratie
2Il existe cependant de très fortes différences entre les pays de la région, ce qui veut dire que calculer un niveau moyen pour les deux parties de l’Europe peut être mis en question et même rejeté comme n’ayant pas beaucoup de sens. La participation électorale en Slovaquie et Albanie est au niveau de l’Europe occidentale et aussi plus élevée que la participation en Suisse, France, Royaume-Uni, Finlande ou Portugal 1. Ou encore, la différence en ce qui concerne la participation électorale entre la Pologne et la Slovaquie est nettement plus grande que la différence entre l’Est et l’Ouest. Et pourtant il me semble légitime et acceptable de calculer les niveaux moyens de participation électorale dans les deux parties de l’Europe parce que ces « deux Europes » vécurent une expérience différente de la démocratie : il est évident que l’ancienne Europe, ayant une démocratie établie – ce qui implique une expérience plus longue des procédures démocratiques, telles les élections – est plus enthousiaste à voter que l’Europe postcommuniste. Il est difficile de formuler des hypothèses explicatives sur cette différence entre l’Est et l’Ouest sans des recherches plus approfondies.
3Ces dix dernières années, de telles recherches comparatives à l’échelle européenne ont été menées par des équipes internationales 2. Ma question de départ diffère de telles analyses, elle cherche à savoir pourquoi l’engagement, qui se manifeste souvent comme participation dans la vie politique et dans les élections, et qui représente une caractéristique essentielle du régime démocratique, est en évident déclin dans les nouvelles démocraties des PECO, et pas tellement dans les anciennes démocraties 3. Il s’agit de chercher des raisons particulières dans la région, liées à son histoire récente communiste, au processus de transition postcommuniste et à son interaction avec des phénomènes plus neufs qui font partie de la mondialisation.
4Il s’agit