Il y a quelques mois, quelques années, des Frères nous ont ouvert leur porte et nous avons été admis en maçonnerie. Nous avons franchi la Porte du Temple et commencé notre recherche de la lumière. Mais la lumière ne s'allume pas automatiquement en nous. Il ne suffit pas que l'on nous ôte le bandeau pour que nous possédions la lumière. La Franc-maçonnerie nous a alors invités par le rite à ne plus voir le monde comme avant. Au travers des gestes naturels et rituels qu'ensemble nous accomplissons, nous transformons une gestuelle banale en cérémonie. Il n'y a pas de cérémonie sans rituel.

Lorsqu'un professeur veut se faire entendre d'une classe bruyante, il tape sur son bureau ou dans ses mains, pour obtenir le silence. Lorsque le Vénérable Maître et les Surveillants frappent leur plateau de leurs maillets, cela n'a rien d'utilitaire. Cela signifie seulement, sans discours et sans mots, que la cérémonie commence et que les rites étant accomplis, nous ne sommes plus dans un lieu, ni dans un temps profane, mais nous sommes dans un espace sacré. Désormais, tous les évènements qui vont se dérouler, tous les mots qui seront prononcés, auront un sens particulier, sans commune mesure avec les mots, les gestes utilitaires du quotidien.

Les rites nous entourent de toutes parts. Ils sont la base de toute culture, le ciment de toute société. Ils reflètent le contenu de toute religion, de toute philosophie et tissent entre ceux qui les pratiquent, même inconsciemment, des liens essentiels;

Pour les catholiques, par exemple, les génuflexions rituelles indiquent le respect, la reconnaissance d'une hiérarchie, la parfaite soumission à un supérieur, parce qu'en s'agenouillant devant quelqu'un, on se met d'abord dans une position d'infériorité physique et de là, est née l'idée, le symbole, de la soumission morale.

Accomplir un rite, c'est exécuter une suite de gestes symboliques sous-tendus par une intention d'ordre spirituel, morale, ou sacrée. C'est entrer en