Accords de libre échange et omc
« Ne peuvent agir avec fruit ceux qui n'agissent pas de concert ; ne peuvent agir de concert ceux qui n'agissent pas en confiance ; ne peuvent agir en confiance ceux qui ne sont pas liés par des opinions communes, des affections communes et des intérêts communs ». Edmund Burke, philosophe irlandais du XVIIIe siècle, illustre parfaitement, dans son Discours sur la conciliation avec les Etats-Unis d’Amérique de 1775, les caractères de la coopération interétatique : une action concertée fondée sur une certaine forme de communauté. Il est intéressant de confronter ce propos avec deux formes de coopération internationale prégnantes actuellement : le multilatéralisme et le régionalisme. Le multilatéralisme peut être définit comme une coopération interétatique négociée dans le but d’instaurer des règles communes. Le régionalisme, quant à lui, correspond à un phénomène de regroupement de pays géographiquement proches et qui a pour but de faciliter les échanges commerciaux entre eux. Le multilatéralisme semble donc être une catégorie supérieure dans laquelle s’inscrit plus précisément le régionalisme. L’Organisation mondiale du commerce (OMC), comme le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) avant elle, présente à cet égard un intérêt particulier dans la mesure où, réalisation du multilatéralisme, elle prévoit dans son accord constitutif la possibilité de créer des intégrations économiques régionales. Le phénomène n’est pas nouveau et la part des échanges effectués dans le cadre d’accords dits préférentiels avoisinerait les 40 %. Il a commencé dans les années 1990 avant de connaître une progression fulgurante après l’échec du sommet de Cancun en 2003. Depuis cette date, une cinquantaine de nouveaux accords ont été enregistrés à l’OMC, ce qui porte leur total à près de 200 aujourd’hui ; et il devrait s’en signer une centaine de plus avant 2010. Devant le constat de