Acte 1 scene 2 dom juan
1- Le refus du conformisme :
Tout d’abord, cette longue tirade s’apparente à une profession de foi : Don Juan y développe sa conception de l’amour. Il trace son autoportrait en libertin, avide de plaisir et théoricien talentueux de l’amour. En effet, il affirme son refus de se soumettre à la pensée communément admise d’après laquelle chaque homme est destiné à se marier afin de passer son existence avec ce même être. Dans cette scène, cette idée est incarnée par le valet Sganarelle, auquel réfère le « tu » du héros. La tirade s’ouvre alors sur l’interjection « Quoi ! », suivie d’une phrase marquée par un rythme ternaire : « qu’on se lie », « qu’on renonce », « qu’on n’ait plus » (l.1, 2,3). Cette première phrase de la tirade, particulièrement rythmée, montre toute la violence du propos de Don Juan, sa forte opposition aux mœurs de son temps. En outre, cette colère est repérable grâce au passage du type de phrase exclamatif (l.1), à l’interrogatif (l.3) pour enfin revenir à l’exclamatif (l.7). Le héros se révolte donc contre la pensée conformiste dont Sganarelle est le traducteur. Rien n’exaspère plus le séducteur que les chaînes de la fidélité qui stérilisent le désir et tuent l’homme.
2- Un plaidoyer très bien construit :
De plus, afin de prouver la validité de son propos à son valet, il se livre à une véritable argumentation dont la thèse apparaît au centre de la tirade sous la forme d’un proverbe : « tout le plaisir de l’amour est dans le changement » (l.22). En effet, nous relevons différents arguments permettant de démontrer la validité de cette thèse ; après l’exposé de sa thèse (l.1-7), Don Juan développe son premier argument qui consiste à dire que toutes les belles ont le droit de conquérir nos cœurs, car on ne peut leur refuser ce privilège (l.7-23) ; ensuite, il explique le fait qu’il est bon de vaincre une femme vertueuse, de terrasser l’innocence de la victime (l.23-37) ; enfin, son troisième et dernier argument