Élevé par sa mère bretonne dans l'esprit du royalisme, il se laisse peu à peu convaincre de l'intérêt de la démocratie (J'ai grandi, écrit-il dans le poème « Écrit en 1846 »33 en réponse à un reproche d'un ami de sa mère). Selon Pascal Melka34, Victor Hugo a la volonté de conquérir le régime pour avoir de l'influence et permettre la réalisation de ses idées35. Il devient ainsi confident de Louis-Philippe en 1844, puis pair de France en 1845. Son premier discours en 1846 est pour défendre le sort de la Pologne écartelée entre plusieurs pays36, puis en 1847 il défend le droit au retour des bannis dont celui de Jérôme Napoleon Bonaparte37. Au début de la Révolution de 1848, il est nommé maire du 8e arrondissement de Paris, puis député de la deuxième République et siège parmi les conservateurs. Lors des émeutes ouvrières de juin 1848, Victor Hugo, lui-même, va participer au massacre, en commandant des troupes face aux barricades, dans l'arrondissement parisien dont il se trouve être le maire38. Il en désapprouvera plus tard la répression sanglante39. Il fonde le journal L'Événement40 en août 1848. Il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte élu Président de la République en décembre 1848. Après la dissolution de l'assemblée nationale, il est élu en 1849 à l'assemblée législative et prononce son Discours sur la misère. Il rompt avec Louis-Napoléon Bonaparte lorsque celui-ci soutient le retour du pape à Rome41 et il se bat progressivement contre ses anciens amis politiques dont il réprouve la politique