Activation des politiques dinsertion
REalisE par Jean-FranCois Orianne, GIRSEF (UCL)
L’activation des politiques d’insertion transforme sous nos yeux le rôle de l’usager des services publics. A la figure traditionnelle - et quelque peu caricaturale - de l’usager passif, consommateur de mesures et de prestations, se substitue progressivement l’image idéalisée d’un usager pro-actif, « entrepreneur de lui-même ». « Active-toi et l’Etat social t’aidera » (Jobert, 1992): tel pourrait être le slogan du nouveau référentiel d’action publique qui semble (re-)dessiner l’horizon des systèmes de protection sociale en Europe.
Ainsi, dans différents champs d’intervention publique, le modèle de la Third Way (Troisième voie) esquissé par Anthony Giddens (1998), valorise l’autonomie individuelle, l’initiative locale, l’égalisation des chances,... et permet le développement de nouveaux modes de régulation par la responsabilisation des individus. En Belgique, ce référentiel nouveau a été labellisé « Etat social actif » (ESA), en 1999, par Frank Vandenbroucke, à l’époque Ministre des Affaires sociales. Notons également que ce label (active welfare state) fait son entrée sur la scène européenne, en mars 2000, dans les conclusions du sommet de Lisbonne.
Répondant aux états sociaux en danger d’asphyxie, le modèle de l’ESA repose sur deux socles éthiques : d’une part, le principe de la gestion préventive des risques et d’autre part, le principe de la participation citoyenne. D’un côté, le vieil adage selon lequel il vaut mieux prévenir que guérir ; de l’autre côté, l’idée selon laquelle les citoyens ont des droits mais aussi des devoirs, la possibilité de recevoir des « aides » devant être conditionnée à la participation des citoyens à la société.
Cette responsabilisation individuelle, à grande échelle, s’opère dans le cadre de politiques sociales « sur mesure », nécessitant une décentralisation accrue de l’action publique. Selon