Acutalites
« Le printemps arabe »
Intro
Suite aux événements qui ont emporté les régimes de Ben Ali et de Moubarak, on observe avec attention la contagion qui gagne les autres pays du monde arabe.
Le "Grand Moyen-Orient" (Greater Middle East), c'était l'expression mise en avant en 2003-2004 par George W. Bush et son gouvernement: il s'agissait de promouvoir la démocratie et les valeurs occidentales dans tout le monde arabe et musulman, au besoin par la guerre. Les Etats-Unis étaient à la pointe de ce combat, comme ils l'avaient fait avec succès en Allemagne et au Japon au lendemain de la seconde guerre mondiale et comme ils allaient le faire en Irak, où le régime de Saddam Hussein venait d'être renversé par la force. Et le mouvement devait se répandre tout naturellement dans la région pour aboutir à des démocraties plus ou moins exemplaires, en tous cas amies de l'Amérique et du monde démocratique en général, voire d'Israël, qui avait appuyé l'intervention en Irak.
Aujourd'hui le vent de la démocratie balaye le même Grand Moyen-Orient, mais d'une toute autre manière. L'Irak est certes débarassé de son dictateur mais, loin d'être un modèle, il est livré aux luttes internes et au terrorisme, y compris celui d'Al-Qaïda qui n'y sévissait pas alors. Le mouvement de contestation a commencé en Tunisie et en Egypte, deux pays amis de l'Occident et considérés comme modèles, en tous cas garants de la "stabilité" dans la région. Il s'étend depuis à des pays très divers, pour des raisons économiques autant que politiques, mais en dehors de toute référence à l'ordre international; il s'étend maintenant jusqu'à l'Iran, qui avait cru pouvoir en tirer profit.
Face aux mutations que connaissent d'autres parties du globe, le monde arabe paraît à l'écart des pays émergents, comme mis en quarantaine. Il n'a pas pris le virage de la démocratisation au tournant des années 1990. Les seules manifestations populaires qui ont eu