adam smith
Jusqu'au XVIe siècle, la réflexion économique en Europe est principalement l'œuvre des théoriciens scolastiques. L'objectif est de trouver un système économique compatible avec les doctrines chrétiennes de piété et justice. Les réflexions portent principalement sur les échanges au niveau local entre individus. Inspirées d'Aristote et Platon,et fortement influencées par l'Église, les conceptions économiques d'alors dénoncent la chrématistique, l'accumulation des richesses et le prêt à intérêt. L'activité économique est considérée comme un jeu plutôt statique, à somme nulle, dans lequel ce qui est gagné par l'un, est obtenu aux dépens de l'autre.
Les idées mercantilistes marquent la fin de ces représentations. Le mercantilisme apparaît dans un contexte intellectuel où l'homme, avec Copernic et Galilée, passe « du monde clos à l'univers infini10 ». L'esprit de la Renaissance entend libérer la créativité humaine de l'ordre cosmique prédéterminé:
Selon Daniel Villey la dynamique de l'économie passe au premier rang 11 : « La doctrine mercantiliste exalte le développement des marchés, des marchands et du commerce ». « Avec le mercantilisme, nous entrons dans une vision globale qui combine une trilogie économique, financière et politique. Les trois gloires mercantilistes sont la dynamique de l'industrie qui permet de conquérir les marchés extérieurs, la soif du gain du commerçant qui s'enrichit, et l'or qui s'accumule et permet à la richesse de se concentrer entre les mains du prince »12 John Hales (gentilhomme anglais, Membre du Parlement et de la commission des « clôtures », donc observateur privilégié des mouvements économiques) exprime en 1549 (?) l'idée nouvelle selon laquelle l'enrichissement est la vraie fin de l'activité humaine. Les individus qui se livrent au négoce forment une « République » (common weal) dont le ciment est l'intérêt économique, la recherche de la richesse par chacun étant favorable