Adebeckettt
Écrivain irlandais d’expression anglaise et française, est né à Dublin le 13 avril 1906. Issu d’une famille protestante. En 1928, Beckett est nommé lecteur d’anglais à l’École Normale Supérieure de Paris, et fait la connaissance de James Joyce.
Après 1945, il commence à traduire ses ouvrages antérieurs – et notamment Murphy – en français, et à écrire des poèmes et des nouvelles dans cette langue. En 1953, En Attendant Godot est représenté à Paris au Théâtre de Babylone, dans une mise en scène de Roger Blin. Cette pièce connaît immédiatement un immense succès et signale le début de la carrière théâtrale de Beckett. C’est également grâce à ses pièces que Beckett acquiert une réputation croissante qui conduit en 1969 à l’attribution du Prix Nobel de Littérature.
Œuvre « théâtrale » et œuvre « romanesque » témoignent chez Beckett de la même visée centrale : atteindre une nudité de langage, ou plus exactement de parole, qui dise comme à ras de terre la condition humaine. C’est cette visée qui donne à ses textes à la fois leur vérité universelle et un dépouillement presque abstrait. Qu’il s’agisse des pièces, des romans ou des nouvelles, la thématique est apparemment la même, apparemment indéfiniment répétitive : le temps humain, l’attente, la quotidienneté, la solitude, l’aliénation, la mort, l’errance, la non-communication, la déchéance, et aussi – plus rarement – l’espoir, le souvenir, le désir. Beckett ne parle « que » de cela. Mais ce ne sont pas ces thèmes qui définissent son œuvre, son écriture : c’est le langage employé pour les dire, les « mettre en scène ». Certes, l’œuvre propose, surtout en ses débuts, des « histoires », des personnages : le théâtre, en particulier, nous présente une galerie de clochards, d’errants, de vieillards, de clowns ou de malades qui sont devenus aussi célèbres que le Roi Lear ou Hamlet de Shakespeare. Mais ces personnages n’ont pas de psychologie, pas d’individualité au sens classique : ce sont