Adolescent
Conférence présentée par Audrey DE LA GRANGE, psychothérapeute,
Doctorante à l’Université Montpellier 3
Février 2007
Dans notre société, le passage de l’enfance à l’état adulte n’est pas institutionnalisé.
Il n’y a pas de rite de passage clairement établi pour marquer la fin de l’enfance. Le passage est ambigu et flou. C’est ce qu’on appelle « l’adolescence ». Cette ambiguïté est renforcée par la rupture existant entre les rôles demandés à l’enfant et à l’adulte. On exige de l’enfant qu’il soit obéissant, il est réputé dépendant et asexué ; l’adulte est quant à lui actif et entreprenant, il est réputé responsable. Et l’adolescent ? Il valse entre les deux extrêmes.
Plongé dans le monde des adultes, de la compétition, il découvre que les rôles admis et auxquels il croyait sont incompatibles avec ceux qui lui permettront de réussir. Désireux de continuité et d’authenticité, il risque d’être déçu. Le cloisonnement des générations n’aide pas à passer d’une étape à l’autre.
La question de l’adolescence est récente : elle ne préoccupe les politiques que depuis quelques années. Principalement depuis que l’on entend parler des adolescents délinquants. Alors, tout à coup, on met en place des structures d’accueil, des suivis spécifiques, des classes de soutien scolaire, des commissions d’étude, etc. Pourtant, au niveau de la médecine, par exemple, il y a une médecine de l’enfant, une médecine de l’adulte, une médecine de la personne âgée ... mais quelle médecine pour l’adolescent ? Il ne se reconnaît ni dans les services dédiés aux adultes, ni dans ceux des enfants. Comment bien le soigner si déjà on ne lui accorde pas de place propre ? Idem pour la justice qui répond aux délits des mineurs ou aux délits des majeurs ... mais entre les deux ?
Ce soir, je vais donc vous présenter la problématique adolescente, avec ce qu’elle comporte de complexe et de passionnant à la fois. Qui peut prétendre