ados et conflits
Alors, chez soi on ne veut qu’une chose : la paix !
Hélas, les enfants grandissant et atteignant l’adolescence, le rêve devient de plus en plus inaccessible : la réalité est là avec ses affrontements, ses colères, ses larmes, ses bouderies et bien souvent ses cris….
Mais ces affrontements- là sont nécessaires, et l’harmonie à tout prix est un danger insidieux dont il faut se méfier. La confrontation permet à l’adolescent de grandir et de tourner le dos à cette enfance qui devient alors bien encombrante. Si ses parents ont, au fond d’eux, le rêve d’une éducation toute lisse, sans aspérités, lui cherche tout autre chose. « Grandir est par nature un acte agressif dit Winnicott, et si dans le fantasme de la première croissance il y a la mort, dans celui de l’adolescence il y a le meurtre. »
Un père prend rendez-vous. Il se désole ! Sa fille unique de 15 ans, jusque-là toujours douce, affectueuse, délicieuse, est aujourd’hui odieuse. Quand elle vient chez lui le week-end, elle répond ou fait la tête, quand elle ne refuse pas tout simplement de venir… « Je ne sais plus quoi faire », me dit-il tristement. Aider ce père, c’était lui faire comprendre, lui faire entendre, que sa fille est à l’âge où non seulement elle ne l’idéalise plus comme lorsqu’elle était enfant, mais où, en outre, elle a besoin de le dévaloriser pour mieux le mettre à distance. Les fantasmes incestueux/oedipiens inconscients sont forts à l’adolescence. Ils le sont d’autant plus quand aucun tiers ne vient leur faire écran. Le garçon qui vit en tête à tête avec sa mère, la fille qui se retrouve seule avec son père, sont bien souvent obligés de passer par le conflit pour se donner la preuve de leur capacité à se séparer, à sortir de l’enfance.
Mais quand ils franchissent la ligne,