Aeroport et l'enfant
Alors que le plomb a été retiré de l’essence au Canada et aux États-Unis depuis plusieurs années, le carburant destiné aux petits avions à pistons, le AVGAZ, fait l’objet d’une exception, et peut contenir jusqu’à 0,56 gramme par litre de plomb. En raison de la toxicité connue du plomb, cette situation soulève des préoccupations de santé publique pour les populations avoisinant les aéroports qui accueillent ce type d’appareils. C’est sur cette question que s’est penchée une équipe de chercheurs de l’Université Duke, en Caroline du Nord (Miranda et al. 2011).
Plus spécifiquement, ces chercheurs ont cherché à savoir si le fait de vivre à proximité de petits aéroports pouvait entraîner une augmentation de la plombémie chez les jeunes enfants. L’existence dans cet État d’un programme systématique de surveillance de la plombémie des jeunes enfants représentait un avantage appréciable, en raison de la très grande puissance statistique en découlant, pour réaliser une telle étude.
Méthodologie
Les chercheurs ont sélectionné six comtés de Caroline du Nord en fonction du nombre d’aéroports (entre 8 et 13) et d’enfants échantillonnés sur le territoire et de la disponibilité de données foncières sur l’âge des maisons habitées par les enfants échantillonnés (pour contrôler pour les facteurs de confusion sur la plombémie). À l’aide d’un système d’informations géographique (SIG), les auteurs ont pu identifier les lieux de résidences des 125 197 enfants âgés de 9 mois à 7 ans ayant fournis un échantillon sanguin dont les paramètres étaient répertoriés dans une base de données tenue par le programme de surveillance mentionné au paragraphe précédent. Pour chaque échantillon sanguin, ils ont utilisé le SIG pour évaluer la distance entre le lieu de résidence de l’enfant donneur et les aéroports. Finalement, ils ont appliqué un modèle de régression multiple entre la plombémie et la distance de résidence par rapport à un aéroport, soit moins de 500, 1000,