Agamemnon, ariane mnouchkine
L2 – Université Lille 3
21103961
UE 2 TD Alexandra Balcerek
AGAMEMNON
Traduction du texte original grec d'Eschyle par Ariane Mnouchkine (Théâtre du Soleil).
Scène choisie : du v1373 à v1427
(Après le meurtre d'Agamemnon)
La trilogie de l'Orestie cherche à définir la justice divine en considérant sa progression et sa mise au point sur une suite de génération. En effet, les meurtres et les représailles se succèdent. Florence Dupont dans L’Insignifiance tragique explique que dans l’œuvre d'Eschyle « se venger, ce n’est pas punir et encore moins se laisser aller aux excès de la colère, mais rétablir l’honneur perdu d’un homme et de son clan. ». Dans Agamemnon, il est question du retour du roi triomphant de la prise de Troie, puis du meurtre de ce dernier par sa femme Clytemnestre. Nous allons nous concentrer sur un passage précis de la pièce où s'affrontent le chœur et Clytemnestre, qui vient d'assassiner Agamemnon et Cassandre. Nous verrons en quoi cette scène est la démonstration d'un théâtre qui confronte la justice morale et la justice politique, sous le regard attentif des dieux.
I. La figure de héros au féminin
Une des caractéristiques propre à l'écriture d'Eschyle est la grandeur d'âme de ses personnages. Cette pièce traite d'une famille royale et donc leur puissance est presque égale à celle des dieux. Or, Clytemnestre est un personnage qui tue son mari, héros de guerre, et sa maîtresse Cassandre. Nous pouvons alors nous demander qui est le véritable héros de la pièce ? Clytemnestre ou Agamemnon ? Sachant que tous deux ont fauté et que selon leurs dires, tous deux avaient un juste mobile pour le faire. Agamemnon est décrit par le héraut au début de la pièce comme « celui qui a miné le sol troyen, armé de la pioche justicière de Zeus » et en tant que mère à qui l'on a sacrifié sa fille (l'infanticide étant puni des dieux) on pourrait supposer que le responsable de ce sacrifice mérite la mort. Ce dilemme quasi-cornellien (sans