Agir moralement, est-ce nécessairement lutter contre ses désirs?
Introduction
Tout homme vivant en société civilisée devrait agir en suivant les lois morales, car ces actions moralement reconnues sont souvent le résultat d’une réflexion pesant le juste et l’injuste. Cependant, l’homme possède également des désirs dont la plupart sont profondément cachés en lui, et ce sont ceux-ci qui si ils étaient réalisés, pourraient engendrer des actions plus ou moins immorales. Certains désirs semblent donc mettre la morale en grand danger et c’est pour principalement cette raison que nous retournerons l’argument pour nous poser la question suivante : « agir moralement, est-ce nécessairement lutter contre ses désirs ? » Pour résoudre ce problème, il faudra se demander s’il est possible d’associer l’action morale au désir et répondre à de nombreuses questions telles que : quelles sont les places qu’occupent la morale et le désir en l’homme ? et, se peut-il que l’homme choisisse de suivre le désir plutôt que de suivre la morale ?
I – L’opposition « naturelle » des désirs et de la morale
L’action morale qui s’accomplit après une réflexion sur ce qui est juste ou injuste est une action pour l’estime de soi ou plus généralement pour le reste de la société, faisant appel à la raison. Le désir quant à lui, est issu de pensées faisant souvent appel à l’affect, et ayant parfois une intention personnelle et égoïste chez l’homme, pouvant offenser volontairement ou involontairement les autres membres de l’espèce humaine. Dans une société amorale dans laquelle chacun pourrait exercer ses désirs, seuls les plus forts réussiraient à réaliser leurs désirs. Parallèlement, dans une société purement morale dans laquelle les désirs n’existeraient pas, tout le monde aurait atteint le bonheur parfait car les désirs sont les moteurs des plaisirs qui mènent au bonheur ; ou alors au contraire, cette vie sans désirs dans laquelle les hommes seraient intensément