Agriculture et environnement
Les relations entre agriculture et environnement ne sont plus aussi simples qu’elles ont pu l’être autrefois. Pendant longtemps, dans nos pays de vieille civilisation agraire, les pratiques agricoles ont été assimilées à une défense de l’environnement, elles étaient respectueuses des équilibres naturels, elles étaient même à l’origine d’un accord longtemps magnifié voire quelque peu mythifié entre les hommes et la nature, oubliant volontiers les périodes de lutte contre cette dernière. Les choses ont, on le sait, radicalement changé…
En espace rural plus qu’ailleurs, le terme environnement a une double acceptation. Il correspond à une bonne gestion des ressources naturelles, ce qui était le lot de l’agriculture paysanne soucieuse de reproduction sociale et du maintien des rapports entre l’homme et la terre. Il est aussi entendu comme cadre de vie et représentation que s’en font les individus et les acteurs sociaux. Il y aurait donc un paysage construit, fruit des activités productives et de l’action des hommes, et un paysage décor volontiers assimilé à un patrimoine dans lequel l’agriculture, par sa présence ou son absence, a un rôle déterminant.
On le voit le rapport entre agriculture (vu comme secteur économique reliée à tout un ensemble d’usages et de positionnements vis à vis de l’espace ; de représentations et de pratiques spatiales) et environnement se décline donc selon deux modalités : rapport entre agriculture et fonctionnement des milieux naturels d’une part, rapport entre agriculture et évolution des paysages d’autre part.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les méthodes et pratiques agricoles sont devenues de plus en plus agressives vis-à-vis des milieux, ce n’est plus une agriculture « de l’ordre éternel des champs » qui occupe l’espace, mais une activité à visées productivistes et industrielles ; c’est devenu une agriculture d’entreprise ; elle tend donc à modeler ou remodeler les