Albert Camus : Sa philosophie

941 mots 4 pages
Une question, l’absurde[modifier | modifier le code]

La plaque de bronze sur le même monument.

Sisyphe, par Franz von Stuck, 1920.
« L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde »48. Dans cette phrase est concentrée la puissance d'un conflit, d'une confrontation qui sous-tend et emporte l'œuvre de Camus. Deux forces s'opposent : l'appel humain à connaître sa raison d'être et l'absence de réponse du milieu où il se trouve, l'homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu'à sa raison d'être.
L'appel humain, c'est la quête d'une cohérence, or pour Camus il n'y a pas de réponse à ce questionnement sur le sens de la vie. Tout au moins n'y a-t-il pas de réponse satisfaisante, car la seule qui pourrait satisfaire l'écrivain devrait avoir une dimension humaine : « Je ne puis comprendre qu'en termes humains »48. Ainsi les religions qui définissent nos origines, qui créent du sens, qui posent un cadre, n'offrent pas de réponse pour l'homme absurde : « Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est impossible pour le moment de le connaître. Que signifie pour moi une signification hors de ma condition ? »48. L'homme absurde n'accepte pas de perspectives divines, il veut des réponses humaines.
L'absurde n'est pas un savoir, c'est un état acquis par la confrontation consciente de deux forces. Maintenir cet état demande une lucidité et nécessite un travail, l'absurde c'est la conscience toujours maintenue d'une « fracture entre le monde et mon esprit » écrit Camus dans Le Mythe de Sisyphe. Ainsi l'homme absurde doit-il s'obstiner à ne pas écouter les prophètes (c'est-à-dire avoir assez d'imagination pour ne pas croire aveuglément à leur représentation de l'enfer ou du paradis) et à ne faire intervenir que ce qui est certain, et si rien ne l'est, « ceci du moins est une certitude »48.
L'homme absurde ne pourrait

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