Albertine et gilberte: fonctions dramaturgiques et herméneutiques dans albertine disparue de marcel proust

2233 mots 9 pages
Analyse du relevé effectué tout au long de l'ouvrage sur les deux figures féminines que sont Albertine et Gilberte.

Albertine et Gilberte se présentent comme deux figures énigmatiques du roman Albertine disparue. En effet, les deux femmes ou jeunes filles, comme on voudra dire, n'appartiennent pas à la même « classe », n'ont pas les même goûts ni les mêmes occupations, ne se connaissent pas, n'appartiennent pas au même présent d'ailleurs puisque Gilberte est l'amour d'enfance du narrateur, tandis qu'Albertine fait l'objet d'un amour adulte et d'ailleurs charnel. Or, l'ont peut dire que ces deux personnages féminins sont élus tout deux d'une certaine manière, à la fois par le narrateur et dans le déroulement du récit: elles occupent des places particulièrement importantes dans la dramaturgie. Ensuite, l'on verra que ces deux personnages sont très différents et que, l'amour du narrateur a leur égard excepté, Albertine et Gilberte semblent ne se rencontrer en aucune façon sur le plan d'une recherche herméneutique. Cependant, nous verrons dans un dernier point que ces deux figures féminines ont des formes et des fonctions sinon similaires, particulièrement proches et ont des jalons essentiels dans la construction du récit.

I- Albertine et Gilberte: des éléments dramaturgiques

A- Deux étapes marquantes du récit:

Albertine, en quittant le narrateur, le plonge dans une « procrastination » d'autant plus profonde que ce dernier exige la solitude pour parvenir au fond des choses. Plus tard, sa mort oblige ce dernier à attendre l'oubli et à le consommer malgré tout, comme la promesse d'une libération.
Gilberte elle, est le personnage qui accélère cet oubli, notamment lorsque le narateur la prend pour une autre que celle qu'elle est réellement (p173), et s'éprend d'elle durant quelques jours.
Ainsi ont elles des fonctions opposées dans le récit, semblant chacune instaurer un développement qui semble équilibrer le précédent, voire le contredire. En fait, l'on

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