Alchimie de la douleur - baudelaire

2117 mots 9 pages
« Alchimie de la douleur » « Alchimie de la douleur » est un sonnet en octosyllabes. Publié en 1860, il est repris l’année suivante dans la deuxième édition des Fleurs du mal. Le sizain présente une forme inhabituelle, puisqu’il ne comporte que deux rimes, en [ʁ] et [aʒ], au lieu des trois que l’on trouve dans les sonnets classiques. Cette irrégularité met en évidence la modernité de Baudelaire et, surtout, l’originalité de sa démarche poétique. Le titre fait explicitement allusion aux pratiques …afficher plus de contenu…

Au contraire, le mélancolique qui interpelle la Nature en la taxant* (= qualifiant) de « Sépulture » ressemble davantage à un poète, et spécifiquement à un poète élégiaque* (élégie* = poème lyrique exprimant des sentiments de douleur, de deuil, de mélancolie, etc.). Cela ne contredit pas, du reste, la conclusion précédente : ces deux tendances existant chez Baudelaire, on peut dire de lui qu’il est à la fois un alchimiste et un élégiaque. Au vers 8, cette union des contraires se confirme, puisque le poète se nomme lui-même « le plus triste des alchimistes » : le superlatif signale ici sa situation particulière et …afficher plus de contenu…

Les antithèses y sont nombreuses : « je change l’or en fer / Et le paradis en enfers ». On notera que le pluriel « enfers » (qui ne respecte d’ailleurs pas la règle de la liaison supposée avec « fer ») ne peut s’expliquer que par la référence aux enfers mythologiques, rappelant la fonction de l’Hermès psychopompe. De manière paradoxale et ironique, la poésie de Baudelaire n’aurait pas ici pour vocation d’embellir le laid ou de transfigurer le banal, mais plutôt de révéler le caractère spleenétique et mortuaire de la Nature tout entière. Même le monde de l’Idéal est contaminé par le spleen, comme le dit la métaphore « le suaire* des nuages » et comme le confirment encore les deux derniers vers : « Et sur les célestes rivages / Je bâtis de grands arcophages. » Le ciel, associé à l’Idéal dans de nombreux poèmes des Fleurs du mal, est devenu l’espace où se déploie l’œuvre du Spleen (« de grands sarcophages »), c’est-à-dire l’angoisse de la mort et la certitude du

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