Aldo naouri relation mères filles
Les filles et leurs mères (derniers développements)
Lyon : Colloque Réel : Mère et fille 10/02/07 Aldo Naouri
Un parcours Mon travail autour du thème des filles et leurs mères s’est inscrit dans le droit fil d’une entreprise qui était déjà en cours depuis de nombreuses années, et qui se poursuit d’ailleurs encore. Cette entreprise est celle du pédiatre que je n’ai jamais cessé d’être. Le spectacle répétitif du bonheur des jeunes parents me conduisant leurs nouveaux-nés n’a en effet jamais cessé de me plonger dans un état d’émerveillement, lequel serait sans doute parvenu à me combler s’il n’était régulièrement accompagné d’un endolorissement à sa mesure. Je me suis, très tôt et toujours, demandé pourquoi il fallait que ces nouveaux-nés, dotés d’autant de potentialités et placés sous des auspices aussi favorables, soient d’emblée condamnés aux difficultés qu’ils allaient immanquablement rencontrer. « …Comme vous le voulez, de toutes les manières, ce sera mal ! » À défaut de me fournir une consolation, la fameuse sentence freudienne sur la manière d’élever les enfants prétendait me donner LA réponse, … Sans doute aurais-je dû m’en contenter, penserez vous. Et peut-être iriez-vous même jusqu’à imaginer que l’insistance de ma question doit être enracinée dans ma propre histoire. Vous n’auriez pas tout à fait tort – parle-t-on autrement que de soi ? Mais vous n’auriez raison qu’en partie. Car, dans le même registre, j’ai entendu une autre sentence, au moins aussi respectable, de la bouche d’un autre psychanalyste, Michael Balint – qui venait diriger notre groupe dans les années 70 : « La santé des enfants, disait-il, se construit dans le lit des parents. » Ça m’a beaucoup parlé. Et voilà un aveu qui devrait vous permettre de gamberger plus encore. Je signalerai cependant que si cette seconde sentence m’a encouragé à reprendre ma question, elle m’a en même temps imposé de me doter des moyens susceptibles de vérifier les bribes de réponses que je pourrais