Alexandre le grand
Dans sa préface, Oscar Wilde y développe sa théorie artistique
Tels sont les mots que prononce le héros en admirant son propre portrait, que vient d'exécuter Basil Hallward, son ami peintre. Il tremble en pensant à sa jeunesse que le temps va emporter. Erreur funeste, car son vœu sera exaucé : l'aristocrate anglais va, certes, pouvoir rester éternellement jeune, mais ce vœu a un coût : c'est son portrait qui vieillira à sa place et qui sera progressivement marqué par les ans, les vices et les crimes.
Mesurant mal les conséquences de ce pacte, Dorian Gray célèbre les joies du temps présent. Libéré de tout obstacle, il goûte les plaisirs faciles. Très rapidement, il est gagné par la débauche et la dépravation et ne prône que jouissance, cynisme, et perversion. Incapable d'éprouver le moindre remords, il ne craint pas de devenir un assassin. Si les années passent, le visage éblouissant de Dorian Gray, lui, ne subit aucune altération. C'est son portrait, protégé de tout regard, qui accumule les stigmates de sa dépravation.
Un soir, Dorian Gray prend peur devant cet horrible tableau. Dans un geste désespéré, il le lacère avec un poignard. En fait, ce couteau, c'est son propre coeur qu'il transperce. Au même moment son visage se métamorphose en celui du vieillard qu'il aurait dû être, abîmé par les cicatrices de la débauche. Le portrait, lui, reprend son éclat originel : celui d'un jeune homme à la beauté