Aloute
La question de l’art ouvre une double réflexion : l’une sur l’art de l’artisan et l’autre sur l’art de l’artiste. C’est donc tout d’abord en le distinguant de la science que l’art doit être appréhendé. Mais s’entend dans le sens des beaux-arts, il semble nécessaire de réfléchir sur les rapports entre l’art et le beau. Comment définir l’œuvre d’art ? Le beau est-il un critère suffisant pour la définir ? L’œuvre d’art est-elle nécessairement une belle œuvre ?
Kant: « Seul ce que l’on ne possède pas l’habileté de faire, même si on le connaît de la manière la plus parfaite relève de l’art »
Kant: « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept »
Hegel: « L’art ou du moins sa destination suprême est pour nous une chose du passé »
Klee: « L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible »
Kant, [->0]
« Seul ce que l’on ne possède pas l’habileté de faire, même si on le connaît de la manière la plus parfaite relève de l’art »
Dans cette citation, Kant nous propose une définition générale de l’art. Il ne s’agit pas ici de définir les beaux arts, mais l’art en général tel qu’on le rencontre dans des expressions comme « art culinaire », « art médical » ou « art floral ». L’art n’est pas un savoir, mais désigne une certaine habileté, un certain savoir-faire. Il ne suffit pas de connaître une chose parfaitement pour en posséder l’art : l’art relève d’une habileté, mais il s’agit d’une habileté toute particulière puisqu’elle ne naît pas de la connaissance, elle est un savoir-faire qui ne dérive pas du savoir. Ainsi, un individu peut bien avoir suivi entièrement des études de médecine sans être un bon médecin, sans posséder l’art médical. Toutes les études médicales ne font nécessairement un bon médecin. Pour comprendre ce point, on peut simplement partir de la distinction entre la science et l’art : la science qui est la connaissance des lois, c’est-à-dire des rapports nécessaires et constants entre des phénomènes, constitue un savoir théorique alors