Amazy--berbere
AMAZI½, "(le/un) Berbère" par Salem CHAKER
Orthographe française : Amazigh plur. : Imaziàen, "les Berbères" fem. : tamaziàt, "(la/une) Berbère" et "(la) langue berbère" Le second /a/ est, dans tous les dialectes, phonétiquement long : [ama:zià] LES DONNEES ACTUELLES Ce terme est employé par un certain nombre de groupes berbérophones pour se désigner euxmêmes. L'aire d'extension de cette dénomination couvre actuellement : 1° L'ensemble du Maroc Elle est exclusive chez les berbérophones du Maroc Central qui se dénomment eux-mêmes Imaziàen (Braber en arabe) et appellent leur dialecte tamaziàt (ou tamazixt, avec assourdissement de la vélaire /à/ au contact de la dentale sourde /t/). Elle est connue chez les Chleuhs où elle est un archaïsme littéraire. Elle y désigne aussi spécifiquement le "Berbère blanc", le "vrai Berbère", par opposition aux "négroïdes", bien représentés dans le Sud Marocain et réputés allogènes. Les Rifains l'emploient également à côté des dénominations courantes arifi/tarifit. Dans ces deux groupes, elle s'applique surtout à la langue berbère : chez les Rifains, tamaziàt est même plus courant que tarifit (qui semble être un néologisme d'origine arabe). Les Chleuhs euxmêmes dénomment leur langue poétique awal amazià, "la langue berbère" (Galand-Pernet 1969, 1972). L'expression est déjà donnée avec cette signification par Jean-Léon l'Africain au XVIe siècle (1956 : 15). Au Maroc, Amazià/tamaziàt renvoient donc assez nettement à une identification linguistique, connotée de manière très valorisante et impliquant la conscience d'une communauté dépassant le cadre régional-dialectal. 2° Le monde touareg Elle y prend, en accord avec l'évolution phonétique générale du touareg, les formes suivantes : - Amaheà/Imuhaà et tamahaq, en Ahaggar et en Ajjer, parlers dans lesquels /z/ du berbère nord est normalement traité en /h/, - Ama−zeà/Ima−zeàen et tama−zeq, dans les parlers méridionaux [Niger-Mali : Aïr,