Ambatovy madagascar
Madagascar abrite un nombre impressionnant d'espèces uniques et est considéré comme un des « hot spots » de la biodiversité mondiale. Environ 98% des mammifères terrestres, 92% des reptiles et amphibiens, et 80% de la flore malgaches sont endémiques. Malheureusement, la dégradation du milieu naturel s’est accélérée notamment sous l’effet d’une pression démographique croissante et des mauvaises pratiques. Face à cela, depuis la fin des années 1980, le Gouvernement a élaboré et mis en œuvre, avec l’appui des bailleurs internationaux, un Plan d’action environnemental visant à freiner cette dégradation.
Malgré ses « richesses naturelles », Madagascar est un pays économiquement pauvre dont les ressources, notamment minières, sont encore peu valorisées en comparaison à d’autres pays d’Afrique subsaharienne. En 2005, ce secteur ne représentait que 4 % du PIB. La double absence d’un cadre réglementaire adéquat et d’une autorité publique motivée a conduit à une sous-exploitation de ce potentiel. Toutefois, un code minier, ainsi qu’une Loi sur les Grands Investissements Miniers (LGIM) ont été mis en place et constituent une bonne base pour le développement de grands projets miniers. A l’heure actuelle, quatre grands projets miniers ont vocation à soutenir la croissance du pays : le projet d’ilménite de RIO TINTO à Fort Dauphin ; le projet de nickel et de cobalt à Ambatovy prés de Tamatave ; un projet de sables minéralisés (titane) de Tuléar par Madagascar Resources ; et enfin, le projet d’uranium de Pam Atomique Madagascar. Sous la pression de la globalisation, les investissements étrangers, notamment miniers, apparaissent aujourd’hui comme une condition nécessaire à la croissance économique du pays, malgré les nombreuses réserves souvent formulées à cet égard.
C’est dans ce contexte que nous décrivons et analysons dans le cadre de ce rapport de voyage d’études, l’implantation du projet d’exploitation de nickel et de cobalt qui a débuté en 2006