Ambroisé paré; monstres et prodiges
« Les mutilés, ce sont aveugles, borgnes, bossus, boiteux, ou ayans six doigts à la main ou aux pieds, ou moins de cinq, ou joints ensemble : ou les bras trop courts, ou le nez trop enfoncé, comme ont les camus : ou avoir les lèvres grosses et renversées, ou closture de la partie génitale des filles pour cause de l'hymen, ou chair supernaturelle, ou qu'elles soient hermaphrodites : ou ayans quelques tâches ou verrues, ou loupes, ou autre chose contre Nature. »
On voit ici que son sens du terme « mutilé » chez l'homme est large : Il comprend tout ce qui sort même légèrement de la norme : Un grain de beauté paraîtrait anormal.
Dans le texte ci-contre, Paré nous fait part de, sinon sa colère, sa conviction en ce qui concerne l'origine des monstres : L'homme serait responsable de celle-ci. En désobéissant à Dieu, il le met en colère : Il est alors contraint de punir l'homme de sa faute et fait naître une « créature ».Le monstre n'est pas censé exister, il dérange l'ordre naturel des choses : « le cours de la Nature semblait être perverti en une si malheureuse engeance. »
C'est l'homme par sa bêtise, en contredisant Dieu qui amène le monstre : « lequel permet que les pères et les mères produisent telles abominations au désordre qu'il font en la