Amin maalouf les échelles du levant
Devoir de contrôle n°2 Classe : 1ère année Date: 19-01 - 2012
Nom et Prénom:............................................... Classe:....... N°:....... TEXTE : le drame (Guy de Maupassant, Confessions d’une femme)
L’automne commençait. On chassait beaucoup, tantôt chez les voisins, tantôt chez nous ; et je remarquai un jeune homme, le Baron de C…, dont les visites au château devenaient singulièrement fréquentes. Puis il cessa de venir, je n’y pensai plus ; mais je m’aperçus que mon mari changeait d’allures à mon égard.
Il semblait taciturne, préoccupé, ne m’embrassait point ; et malgré qu’il n’entrât guère en ma chambre que j’avais exigée séparée de la sienne afin de vivre un peu seule, j’entendais souvent, la nuit, un pas furtif qui venait jusqu’à ma porte et s’éloignait après quelques minutes.
Comme ma fenêtre était au rez-de-chaussée, je crus souvent aussi entendre rôder dans l’ombre, autour du château. Je le dis à mon mari, qui me regarda fixement pendant quelques secondes, puis répondit : « Ce n’est rien, c’est le garde. »
Or, un soir, comme nous achevions de dîner, Hervé, qui paraissait fort gai par extraordinaire, d’une gaieté sournoise, me demanda : « Cela vous plairait-il de passer trois heures à l’affût pour tuer un renard qui vient chaque soir manger mes poules ? » Je fus surprise : j’hésitais ; mais comme il me considérait, avec une obstination singulière, je finis par répondre : « Mais certainement, mon ami. »
...Mais mon mari tout à coup eut l’air étrangement nerveux ; et pendant toute la soirée il s’agita, se levant et se rasseyant fiévreusement. Vers dix heures il me dit soudain : « Êtes-vous prête ? » Je me levai. Et comme il m’apportait lui-même mon fusil, je demandai : « Faut-il charger à balles ou à chevrotines ? » Il demeura surpris, puis reprit : « Oh ! à chevrotines