Amélie Nothomb Stupeurs Et Tremblements
Stupeur et tremblements, telle était la position à adopter lorsque l’on s’adressait à l’empereur du Japon. Aujourd’hui, même si le Japon n’est plus un empire, cette attitude fait figure de symbole pour Amélie – San (telle était elle surnommée par les employée dans l’entreprise yumimoto).
Bercée par la culture japonaise, Amélie Nothomb maîtrise le Japonais à la perfection – c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a été engagée. Mais connaître cette culture ne l’avait pas préparée totalement au monde de l’entreprise. La hiérarchie, les rapports de soumission, e travail dix heures par jours, rien ne lui a été épargné.
L’humour cinglant dont mademoiselle Nothomb fait preuve dans Stupeur et tremblements est l’arme contre toute cette violence qui lui était inconnue jusqu’alors. Car voir sa supérieure directe se faire réprimander violement par le vice – président (Amélie – San parle d’ailleurs de « viol ») n’est pas de tout repos.
C’est justement après cette réprimande que commence la descente aux enfers pour Amélie Nothomb. La « grave délit d’initiative » dont elle fait preuve s’était déjà retournée contre elle, mais par à ce point. En voyant sa supérieure craquer, elle a signé son contrat pour un autre travail : dame pipi, le plus bas étage de la société.
Une des autres facettes du livre est aussi le conflit entre les idéaux japonais et occidental. Ce qui parait légitime en Occident- se défendre, par exemple- est perçu comme inacceptable aux yeux des supérieurs japonais. Bonne foi et incompréhension se mêlent dans stupeur et tremblements, ce qui fait aussi son charme.
Mais les codes ne sont pas les seuls éléments de décalage entre les employés et Amélie : l’hypocrisie est aussi un élément à prendre en compte. Car « voler » le travail d’un autre est considéré comme un crime. Dénonciations, soumission…tout cela est bien loin de l’image que l’auteur se faisait du Japon.
Dénonciation de sa supérieure