analyse amédée act 1

767 mots 4 pages
2. Du comique au tragique de l’absurde
Dès le début de la pièce, le comique tient essentiellement du contraste entre la médiocrité psychologique et langagière du couple c’est-à-dire que le comique de situation s’articule et s’additionne au comique de caractère, grâce à cet ingrédient particulier qu’est l’insolite, l’invraisemblable : des champignons poussent dans l’appartement (l. 26), le cadavre ne se décompose pas mais grandit sans cesse, au point qu’il faut imaginer des solutions d’attente (l. 11-13)... Or, chaque événement était reçu jusqu’ici par les deux personnages comme une contrariété, agaçante mais banale. Tout en conservant sa dominante plaintive, le ton semble changer radicalement dans cette scène, en atteignant un degré extrême, mais toujours contrasté, puisque les didascalies préconisent une gestuelle hystérique pour Madeleine (l. 17, 22, 30 et 32) et l’apparence d’une résignation pitoyable pour Amédée (l. 4, 35-37).
Le discours des deux personnages contribue de manière importante au comique de la scène, par son rythme accéléré et sa contradiction tonale. En effet, la succession rapide de questions et d’exclamations (l. 1-2), de proposition et de refus (l. 9-14), suggère que leurs voix tendent à se superposer, quand ils ne se coupent pas effectivement la parole (l. 24-25) ; ou bien la parole s’emballe seule, en un débit de mitraillette qui ne laisse pas même le temps d’une ponctuation ordinaire (admirable l. 15). D’autre part, Madeleine et Amédée ont des velléités rhétoriques dérisoires : que l’un fasse recours à des termes d’apparence scientifique (l. 5-7 : « la progression géométrique ») et l’autre prétende atteindre une véritable hauteur philosophique (passant du niveau de son couple à celui de « l’humain » l. 31), leur discours est en réalité irrémédiablement ordinaire, fabriqué à partir de clichés (l. 10, 18, 21), voire empreint de vulgarité (« il va s’amener ici avec… » l. 25) ; et ce langage mécanique se trahit de manière patente quand il

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