Corpus

Elle, 12/06/2000, « La trottinette à toute allure », N. Dupuis

Plus que les soldes, le dernier Bruce Willis ou le pashmina d’été, elle fait courir le monde ces derniers temps, et pas seulement celui des branchés. L’objet de toutes les convoitises est en aluminium, pèse moins de trois kilos, se plie facilement et répond au doux nom désuet de trottinette. A en croire les spécialistes, plus qu’un phénomène, c’est un raz-de-marée. Pour Eric Gros, responsable du magasin Hawaï Surf, le premier à avoir importé la petite merveille sur le sol français, « c’est de la folie. Tout le monde en veut, et pas seulement les trentenaires branchés. Enfants, parents, jeunes, vieux… la « patinette » séduit toutes les couches de la population ». Pour preuve, il s’en vend environ trente par semaine. « Il suffit que quelqu’un parte avec sa trottinette, il ne fera pas deux cents mètres sans qu’on l’arrête pour lui demander où ça s’achète et comment ça marche ! » Le produit a tout pour plaire : stylé, léger, écolo, pratique, maniable et même pliable, tout le monde peut s’en servir. Les cadres s’y hissent sans abîmer leur costume et les parents peuvent enfin accompagner leurs enfants dans leurs balades dominicales. Même son de cloche chez Go Sport, qui avoue être totalement dépassé par l’engouement suscité par cette planche à roulettes du deuxième millénaire. « Les gens viennent pour se renseigner et repartent avec leur trottinette sous le bras. Du coup, on frise la rupture de stock, raconte Arnaud, responsable du rayon. Le modèle le plus prisé : la micro-skate en aluminium à 999 F. A chaque parution dans un magazine, je reçois cinquante coups de fil ! » C’est Wim Oubuter, un Suisse plutôt malin, qui l’a remise au goût du jour, il y a un peu plus d’un an. Il vend, dans un premier temps, le brevet d’une trottinette à trois roues au spécialiste du roller K2, avant d’en élaborer une nouvelle à deux roues, sous son propre nom. Résultat : 700 000 engins vendus en six mois. Pour