Analyse de la jeune veuve
SEPTEMBRE 2003
Analyse formelle d'un texte littéraire : le statu quo est-il possible ?
Louise Gérin et Huguette Maisonneuve
Collège Jean-de-Brébeuf
Il y a un an (à l'automne 2002), nous nous sommes penchés, quelques-uns de nos collègues et nous, sur la question du nécessaire renouvellement de la gamme des pistes de lecture à présenter aux élèves dans un premier cours de littérature, compte tenu de l'arrivée de la « nouvelle grammaire » au collégial. Nous avons, avouons-le, d'abord cherché à maintenir le statu quo... et, résultat réconfortant, nous y sommes parvenus, du moins dans une large mesure.
Ainsi, nous n'avons senti aucune urgence à modifier notre enseignement des procédés stylistiques (figures de style) et des procédés lexicaux (dénotation/connotation, champ lexical, niveaux et registres de langue, etc.). Cependant, il nous est apparu difficile de continuer à présenter les procédés grammaticaux, syntaxiques, de ponctuation et d'énonciation « comme si de rien n'était ». C'est qu'en notre âme et conscience, nous savions pertinemment que les classes de mots avaient été modifiées, que le découpage de la phrase ne se faisait plus de la même manière, que la ponctuation était indissociable de la syntaxe, que les éléments de cohérence textuelle (reprise et progression de l'information, organisation textuelle) brillaient malheureusement par leur absence, que les marques d'énonciation ne pouvaient se réduire à montrer la présence ou l'absence du locuteur et du destinataire, la présence ou l'absence de discours rapportés, les traces d'objectivité ou de subjectivité du locuteur. Nous avons donc été forcés d'admettre qu'un renouvellement de certaines pistes de lecture s'imposait et que... le statu quo n'était pas vraiment possible.
Renouvellement de quelques pistes de lecture
À première vue, c'est l'analyse des procédés grammaticaux, syntaxiques et de ponctuation qui paraît la plus touchée par la nouvelle approche