Analyse de la piéta
De prime abord, une immense impression de tristesse se dégage de l'oeuvre.
Intitulée La Pietà de Villeneuve-lès-Avignon, le panneau est attribué à Enguerrand Quarton suite à une comparaison avec ses autres oeuvres majeures, comme la Vierge de Miséricorde ou le Couronnement de la Vierge dont la paternité est prouvée par deux contrats de commande, passés respectivement en 1452 et en 1453 entre le peintre et son commanditaire. On estime que La Piéta a été peinte 1455.
Le tableau a été peint sur plusieurs planches de bois, recouvertes d’une couche blanche de craie et de colle. Celle-ci a été égalisée puis le dessin a été tracé avant l’application de la peinture à l’huile. Les feuilles d’or ont été apposées sur un fond rouge.
Cette œuvre représente la Pietà, c’est-à-dire la Vierge éplorée portant sur ses genoux le corps sans vie de son fils Jésus, qui vient d’être détaché de la croix. Ce thème, répandu dans l’art occidental à partir du XIVe siècle en peinture aussi bien qu’en sculpture, est centré sur la douleur de la Vierge.
La Vierge, la tête couverte d’une voile blanc, porte une robe rouge et un manteau bleu doublé de blanc. Sur son visage vieilli se lisent l’affliction et une infinie tristesse. Elle apparaît, néanmoins, retenue, confiante dans la résurrection. Sa douleur est intériorisée. Elle est ainsi proche de la description qu’en donne l’Evangile qui rapporte que la Vierge se tenait droite au pied de la croix (stabat mater) et non évanouie ou pâmée.
La douleur la plus expressive se manifeste chez Marie-Madeleine, à droite. Représentée par la jeune femme aux cheveux déliés, elle essuie ses larmes du revers de son manteau rouge doublé de jaune. Sa tête ploie sous le chagrin. Elle exprime le repentir que devrait sentir le fidèle face au tableau. On la reconnaît surtout à son attribut, le traditionnel flacon de parfum en porcelaine qu’elle tient dans la main gauche, ce dernier fait allusion à