Analyse de l'acte 2 scène 2 de lorenzaccio de musset
Deux personnages s’affrontent dans cette scène :
Tebaldeo, un jeune peintre ;
Lorenzo de Médicis, cousin du duc de Florence.
Tebaldeo est un idéaliste, il est naïf et ne vit que pour son art. Il idéalise Florence : « On ne m’a point encore appris à parler ainsi de ma mère » / « J’aime ma mère Florence ». Tebaldeo est croyant (lire le début de la scène), et croit en l’amour. C’est un personnage romantique ; il emploie un langage imagé et poétique : lignes 2 à 6, 33-35, 46-47, etc. Le jeune peintre garde toujours son calme et sa franchise, et traite Lorenzo avec déférence (« Oui, monseigneur. », « Pourquoi, monseigneur ? »).
À l’opposé, Lorenzo étourdit Tebaldeo par une pluie de questions (il s’agit d’un véritable interrogatoire) souvent incohérentes et provocantes : « Comment arranges-tu tout cela avec ta piété ? », « Es-tu boiteux de naissance ou par accident ? », etc. → Lorenzo est offensant, cynique et vulgaire : « Alors, tu n’es qu’un bâtard, car ta mère n’est qu’une catin. ». En fait, Lorenzo provoque Tebaldeo pour le sonder : irait-il jusqu’au meurtre ? « Frapperais-tu le duc [s’il] te frappait […] ? / Je le tuerais, s’il m’attaquait. »
Un discussion autour de l’art
Tebaldeo est un artiste à part entière. Il est également poète (langage métaphorique) et chante à l’église (lignes 66-67).
Tebaldeo pense que les périodes de guerre sont propices à l’art, au renouveau : « L’art […] a quelquefois besoin du fumier pour engraisser le sol et le féconder », « Les nations paisibles et heureuses ont quelquefois brillé d’une clarté pure, mais faible », « L’enthousiasme est frère de la souffrance », « les peuples malheureux […] font les grands artistes » et « Les champs de bataille font pousser les moissons […] ». → Dans une société corrompue, l’art est la seule planche de salut.
La scène se termine par une invitation de Lorenzo (voir aussi ligne 17) : « Viens demain à mon palais, je veux te faire faire un tableau