Analyse de l'ennemi, de baudelaire
1. Deux champs lexicaux dominent dans les trois premières strophes : [pic] le champ lexical du climat : « ténébreux orage ; tonnerre ; pluie ; brillants soleils », [pic] le champ lexical du jardin : « jardin ; fruits ; pelle ; râteaux ; terres ; fleurs ; sol ».
Et c’est en utilisant ces deux champs lexicaux que Baudelaire va construire une métaphore filée sur les saisons et le climat qui va occuper les trois premières strophes. On note parmi les termes importants : « orage ; soleil ; tonnerre ; pluie ; jardin ; fruits ; automne ; terres ; fleurs ».
2. Dans ce sonnet, le temps devient le « Temps ». Analysons, strophe par strophe, le devenir du temps qui est ici (et dans toute son œuvre) considéré comme un « Ennemi ».
La première strophe, Baudelaire l’a écrite au passé : « ne fut », « traversé », « ont fait ». Et pour cause, dans cette strophe, l’auteur parle de son enfance, d’évènements passés. Il utilise les intempéries comme « l’orage » ou encore « le tonnerre et la pluie » pour nous expliquer à quel point son enfance ait été bouleversée. Il y eut cependant « de brillants soleils » qui laissèrent aujourd’hui quelques « fruits vermeils » en son « jardin ». On peut comparer son jardin à sa mémoire et ses fruits à ses souvenirs ou ses œuvres conservées. Dans ce premier quatrain, le temps fut donc un outil majeur puisqu’il dirigea son enfance.
La seconde strophe est rédigée au présent en partie : « il faut », « rassembler », « l’eau creuse ». Baudelaire nous parle de sa vie actuelle et de son manque d’inspiration (« Voilà que j’ai touché l’automne des idées ») qui est due aux ravages qu’a provoqué le temps durant son enfance. Ensuite, il utilise les outils du jardinier pour imager le fait qu’il doit ‘se creuser’ la tête afin de trouver des idées. Au vers 8, il fait une comparaison : « Des trous grands comme des tombeaux ». Il compare « les trous » que « l’eau creuse » à des tombeaux de part leur profondeur