Analyse de l’espace dans « L’iris de Suse » de Jean Giono par Fatimazohra ELYOUBI
Auteur : Fatimazohra ELYOUBI
Université Mohamed V
Faculté des lettres et des sciences humaines
Rabat-Agdal, Maroc
Mots clefs : Giono- Espace- L’iris de Suse
L’espace créé à travers le récit romanesque constitue une représentation du lieu qui abrite l’histoire. Le milieu représenté diffère du milieu réel, il est recrée et revêt des formes diversifiées. Giono en tant qu’homme de l’espace, s’acharne à revêtir son récit romanesque de tout ce qui fait allusion à l’espace. Ce dernier est le témoin de l’expérience humaine, de l’écartèlement de l’être entre la douleur et le plaisir. C’est au sein de l’espace que l’être gionien se réalise et se renouvelle ; ce qui permet la possession de soi et de ce qui l’entoure. Dans L’Iris de Suse, Jeanne de Quelte apparait comme partie intégrante de l’espace ou elle se situe : "De quoi suis-je faite ? d’une maison basse devant un étang, des prés enclos » (p.478)
Comme la quasi-totalité des personnages qu’on trouve dans son œuvre, Giono cherche souvent à se mêler aux objets qui l’entourent, à donner une âme à l’espace, à faire de lui un personnage de ses écrits. Que ce soit ouvert ou fermé, l’espace est omniprésent, il agit sur l’agencement des événements des chroniques gioniennes.
L’espace fermé ou la « maison en dur »
Au milieu de la nature, en plein vent, au sommet d’une montagne bénéfique, et après les souffrances causées par le long trajet qu’il a partagé avec le troupeau transhumant, Tringlot se récompense enfin, par son arrivée à la maison en dur. Il est soulagé quand parvenu dans les alpages, constate que la maison de Louiset est « en dur ».
Au sein de son désarroi, Tringlot éprouve un sentiment de sécurité euphorisante dans l’espace de la maison « en dur ». Le mur se présente comme protecteur, il est ce qui prémunit Tringlot contre la perte mais aussi contre le froid, la pluie ; il se délecte du bruit du vent contre les murs