Analyse de l’intertextualité entre alice aux pays des merveilles et la petite fille qui aimait trop les allumettes
Introduction… La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy est un roman qui traite du passage de l’enfance à la vie adulte à travers un parcours inusité et troublant. Il s’agit d’une œuvre qui se lit à plusieurs niveaux, ponctuée çà et là de traces intertextuelles repérables, pour la plupart, à la deuxième lecture. En somme, seul un lecteur averti peut être en mesure de saisir ces allusions ou références en hypertexte et d’être à même de leur donner un sens en lien avec l’hypo-texte. Dans l’analyse qui suit, il sera question des liens que l’on peut établir entre les textes de Carroll et l’univers des contes de fées avec l’intrigue de base du roman de Gaétan Soucy. Afin de répondre à cette question, nous commencerons par analyser l’ensemble du roman en fonction du schéma actanciel du conte de fées, soit l’architextualité. Ensuite, nous parlerons de quelques liens intertextuels reliant La petite fille qui aimait trop les allumettes[1] et les textes de Carroll. Puis, il sera question de l’évolution psychologique du personnage principal dans la première et dans la deuxième partie, par rapport au roman De l’autre côté du miroir[2]. Et en dernier lieu, nous traiterons le cas du Juste Châtiment qui donne son titre au livre.
Architextualité et contes de fées… Premièrement, voyons en quoi le roman de Gaétan Soucy est conforme au schéma actanciel du conte de fées. Commençons par le titre. La petite fille qui aimait trop les allumettes contient au moins un élément typique des titres de contes de fées : il met en scène une petite fille, donc un enfant. La longueur de ce titre est également conforme au modèle de ceux des contes de fées, par exemple : La Belle au bois dormant, Blanche-Neige et les sept nains ou Alice aux pays des merveilles. Mais outre le titre, l’action elle-même est organisée à la manière d’un conte, dans la première