Analyse Delivrance Scène du Banjo
Analyse
Délivrance
Le film Délivrance est réalisé par John Boorman en 1972, et inspiré du roman de James Dickey. Le film retrace l’histoire de quatre citadins américains qui décident de « retourner à la nature » en descendant une rivière sauvage en canoë avant que celle-ci soit transformée en lac en vue d’un barrage. La scène étudiée ici montre la première rencontre entre cette Amérique moderne et celle dites traditionnelle. Les quatre protagonistes arrivent donc dans un hameau pour y faire le plein et trouver deux chauffeurs pour ramener les voitures à leur futur point d’arriver. Le réalisateur montre une opposition entre ces deux types d’américains.
La scène débute sur l’arrivée du groupe de Lewis dans le hameau. On note directement les dialogues condescendants des quatre hommes « civilisés » à la découverte de la pauvreté du lieu, et de l’aspect « simple » de ses habitants. Boorman impose tout de suite un rapport de force et de préjuger, démontrant deux mondes dont le dialogue paraît impossible. Il veut nous montrer ce qu’est devenu l’Amérique contemporaine par rapport à ses racines et que la seule similitude se trouve dans la musique. On assiste alors à un dialogue entre Drew, sa guitare et l’enfant au banjo dans lequel ils commencent par se répondre successivement puis finissent par jouer ensemble.
Le rapport de force est très important dans cette scène, en effet l’enfant au banjo se situe en hauteur et est donc filmé en contre-plongée tandis que Drew lui est filmé au niveau du sol, pour ensuite être filmé au niveau de l’enfant au banjo en plongée. L’enfant au banjo est chez lui, sur son « territoire » c’est donc lui qui domine les lieux, cette importante est illustrée par cette contre-plongée. Drew, lui, est filmé au niveau du sol et au fur et à mesure du déroulement de la scène il est cadré en plongée. Dans ce champ/contre-champ musical, dans lequel l’enfant prend l’ascendant, Boorman nous montre une évolution inverse du mode