Analyse du misanthrope
Présentation du texte : Au XVIIème, grand essor de la vie de salon, différents jeux sont pratiqués, notamment celui des portraits. Dans le Misanthrope, une scène fait écho directement à cette pratique mondiane. Dans cette scène, Célimène stimulée par les marquis va faire le portrait de 8 personnages absents de la pièce. Ce sont tous des portraits en forme de satire. Exellent dans le maniement de la parole Célimène devient le centre de tous les regards. Dans le passage on assiste à une variante du jeu, c'est Philinte et non les marquis qui propose un personnage à décrire. Ce personnage qualifié d'"honnête homme" ne se prête à priori pas à la satire. Le jeu s'augmente donc d'une difficulté nouvelle, qu'elle surmonte avec brio. Les marquis saluent sa performance, ce qui pousse Alceste à sortir de sa réserve.
Mouvement du texte : Deux temps correspondant aux deux portraits. Le 1er, celui de Damis accompagné des réactions qu'il suscite puis rebondissement : réaction d'Alceste et son portrait.
Problématique : Comment une pratique sociale apparemment anodine, le jeu des portraits, concentre les enjeux de la pièce et révèle les oppositions qui règnent entre les personnages.
I. Une pratique sociale : le jeu des portraits
1. Le jeu des portraits : Un jeu rhétorique
Ce jeu met en valeur l'habileté rhétorique de Célimène.
Jeu des portraits : un art de l'improvisation. Il s'agit de dépeindre de manière frappante et concise un personnage de manière à divertir l'auditoire. Ces portraits mettent en évidence une caractéristique dominante, un caractère.
Pour Damis : il veut assoir sa supériorité en passant pour un "bel esprit". (v.640). Quant à Alceste : esprit de contradiction.
Célimène use de différents procédés : elle ne mentionne pas seulement les défauts, elle les donne à voir à travers les comportements. v.635 : elle mentionne le défaut "il est guindé sans cesse". Puis elle le traduit les vers suivants.
Pour Alceste, elle implique aussi l'auditoire