Analyse du montage de kill bill
1629 mots
7 pages
Quentin Tarantino, adulé par certain pour son audace et son effronterie, détesté par d’autre pour sa banalisation de la violence et sa transgression du modèle hollywoodien par défaut. Quoi qu’il en soit, celui-ci est passé maître dans l’art d’enfreindre les règles sur tous les niveaux. Que ce soit en exploitant des scénarios aux thèmes tragiques d’une époque sombre de notre histoire ou bien au récit complexe et s’entremêlant de plusieurs fictions décousues, en collant du hip-hop moderne à une scène de fusillade western ou bien en déversant des litres et des litres d’hémoglobine, Tarantino parviens toujours à tirer son épingle du jeu et à se démarquer des autres réalisateurs, particulièrement au niveau de la narration de ses films et du montage utilisé pour raconter l’histoire dans ceux-ci. La consécration de ce talent est tout particulièrement manifeste dans le duo cinématographique Kill Bill Vol.1 & Kill Bill Vol.2. À lui seul, le premier volet contient davantage de transgression au montage que bon nombre de films réunis ensemble et c’est donc sur lui que portera la majeure partie de cette analyse.
Première particularité de Kill Bill : ses chapitres. En effet, grandement inspiré de la culture nipponne, cette séparation de l’action est empruntée au monde du manga japonais. Chaque début de chapitre est amené par un fondu au noir affichant sobrement le numéro de celui-ci ainsi que le titre qui lui est propre. Divisée en dix parties distinctes, cinq sur la partie un et cinq sur la deuxième, chacune de ces transitions permet de faire une ellipse dans le temps et de transporter l’action et l’intrigue à un autre moment. Tantôt une scène du présent, tantôt une scène ramenant vers le passé suivi d’un chapitre dédié en entier à un autre personnage, ce procédé assure au spectateur d’avoir non seulement une action non linéaire qui ne stagne pas, mais de plus, lui permet de se casser la tête et de coller lui-même les morceaux de l’histoire afin d’en faire un tout. Par