Analyse « Nuit rhénane » de Guillaume Apollinaire

Lors de cette analyse, nous nous pencherons tout d’abord sur l’opposition entre le monde fantastique et le monde réel à travers ce poème. Nous étudierons ensuite les différents liens faits avec l’alcool pour enfin terminer avec le rôle du dernier vers.

« Nuit rhénane » a été écrit par Guillaume Apollinaire. Composé de trois quintils et un vers en rimes croisés, ce texte est un poème ayant pour sujet un rêve, voire une hallucination se déroulant durant la nuit.

Nous pouvons souligner en premier lieu l’opposition entre le fantastique et le réel. Le texte débute par une mise en abyme. Le « je » du poète, représenté par « mon verre »(l.1) ainsi que sa parole « écoutez »(l.2) laisse place à un autre poème (« chanson »(l.2)) d’un batelier pris d’hallucinations qu’il croit réelles. L’atmosphère mystique est tout d’abord mise en place par des éléments de l’environnement : « flamme » (l.1), « nuit » (titre), et « lune» (l.3). Les personnages féminins présents dans le poème confirment cette atmosphère : le nombre sept (« sept femmes » (l.3)) est un chiffre mystique. L’auteur va même plus loin en évoquant des éléments appartenant au monde de la magie en caractérisant ces femmes comme des « fées » (l.12) ayant des cheveux d’une couleur étrange : « cheveux verts » (l.4). Cette magie peut être aussi perçue comme inquiétante. En effet, l’hyperbole prenant tout le deuxième hémistiche du quatrième vers permet de percevoir leurs cheveux comme trop longs. De plus, les fées traitent leurs cheveux avec violence: « tordre leurs cheveux » (l.4). Paradoxalement, plusieurs éléments du réel viennent s’opposer au monde fantastique. Ce monde-ci, évoqué dans la première strophe, est rejeté par la suite : « que je n’entende plus le chant du batelier » (l.6). Les « sept femmes » (l.3) tordant leurs cheveux verts deviennent des « filles blondes, au regard immobile aux nattes repliées » (l.7-8) et des éléments du réel sont mis en place «