* Rôle du soignant

Le soignant est celui qui tente de guérir ou tout du moins, de soulager des souffrances physiques ou morales. Le soignant idéal serait celui dont l’intervention permettrait de guérir définitivement, malheureusement le soignant ne peut qu’aider le patient à préserver sa santé et à vivre mieux. Il s’agit donc d’être, pour le patient, dans une relation d’aide. Selon Postic (1986), « la relation pédagogique devient éducative quand, au lieu de se réduire à la transmission du savoir, elle engage des êtres dans une rencontre où chacun découvre l’autre et se voit soi-même » 14. Et, puisque le silence relève de la communication non-verbale, il est au professionnel de trouver des stratégies afin que la relation puisse être établie.

2.6 Analyse de la situation

*Mon attitude, mes ressentis face à la problématique du silence de B.

Au début, je dirais que B. n’avait rien à me dire du fait que j’étais une personne qui lui était inconnue. Peut-être n’avait-il pas la volonté de communiquer avec moi par honte ou par peur ? Peut-être rejetait-il les professionnels perçus comme un danger pour sa personnalité introvertie? D’autant plus que j’étais une femme. Peut-être la peur de s’attacher et d’être abandonné ensuite (fin de stage) ? Le sentiment d’abandon chez les personnes en institution est très fort et revivre cela est toujours vécu très difficilement (adultes, adolescents ou enfants). Le silence est alors utilisé comme barrière pour éviter de souffrir à nouveau car un placement en institution est pour certaines de ces personnes une marginalisation de la société, d’où ce repli sur soi, cette dévalorisation de leur personne, la conséquence étant une méfiance-réflexe vis-à-vis de personnes étrangères (professionnels ou autres). Sa maladie aussi peut-être la cause de ce mutisme (phase de période d’état).

Il est vrai que pour nous, personnes dîtes normaux, nous pouvons mettre des mots sur nos temps de silence car nous savons plus ou moins pourquoi