Analyse terminée et analyse interminable
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Sigmund Freud naquit à Freiberg en Moravie (aujourd'hui Prìbor, République tchèque). Lorsqu'il avait trois ans, sa famille s'enfuit à Leipzig devant les émeutes antisémites qui faisaient rage à Freiberg, puis s'installa à Vienne, où Sigmund Freud fit ses études. Il devait y demeurer jusqu'au moment de l'Anchluss, l'annexion par l'Allemagne de l'Autriche, en 1938. Tenté par le droit, il opta pour la médecine peu avant son entrée à l'université de Vienne en 1873. En 1885, il partit pour Paris afin de suivre les leçons du neurologue Charcot : il découvrit alors la pathologie de l'hystérie, d'abord auprès de Charcot, puis à Nancy auprès du médecin Hyppolyte Bernheim, hostile à l'hypnose et partisan de la suggestion à l'état de veille. Ces deux séjours lui permirent de connaître deux méthodes thérapeutiques de l'hystérie. Par ailleurs, Josef Breuer lui rapporta qu'une de ses patientes, Anna O., suggérait elle-même au cours de séances de demi-hypnose une méthode d'analyse, qu'elle appelait « talking cure » (traitement par la parole) ou encore « ramonage de cheminée ». Pour Freud, c'était le début d'un mode d'investigation nouveau. En 1886, Freud quitta Paris et ouvrit à Vienne un cabinet médical spécialisé dans les maladies nerveuses. Défenseur des théories peu orthodoxes de Charcot sur l'hystérie et l'hypnothérapie, il se heurta à la vive opposition du corps médical viennois dont il allait inspirer la méfiance durant toute sa vie. Sa méthode thérapeutique était encore classique : pour soigner les hystériques, il avait recours à l'électrothérapie et à l'hypnose. La première étude que publia Freud, Une conception de l'aphasie, étude critique, parut en 1891 ; mais cet ouvrage marqua la fin d'un parcours dans une voie qu'il allait abandonner complètement pour une nouvelle approche qu'il venait de découvrir et à laquelle il allait donner, en 1896, le nom de «psychanalyse». Entre 1895 et 1900 Freud approfondit la plupart des concepts qui allaient constituer le fondement de la