Analyse - Yvonne, Princesse de Bourgogne
Yvonne, Princesse de Bourgogne, mise en scène de Jacques Vincey
Yvonne, princesse de Bourgogne est une pièce Witold Gombrowich, un écrivain polonais aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands auteurs du XXème siècle et d'une extrême influence pour bons nombres de grands noms littéraires tel que Milan Kundera. Sa pièce, écrite en 1935 est un conte de fées à l'envers ; contrairement à ce qui se passe dans les récits merveilleux où le baiser du prince brise l'enchantement et transforme le laideron en belle princesse, Yvonne elle, reste triste et maussade. Le fils d'un roi décide de se fiancer de manière soudaine et impulsive, avec celle de qui toute l'éternité lui était destinée. Non pas parce qu'elle complète sa propre beauté mais parce qu'elle est vraisemblablement son antithèse vivante. Elle est dénuée de grâce et d'esprit, et est atteinte d'un mutisme pour le moins inquiétant. L'arrivée de cette fille au sein de la famille embourgeoisée et stylisée du prince Philippe va en effet provoquer une sorte de raz-de-marée émotionnel, tant ses membres seront polarisés par sa présence. S'en suiveront alors une étonnante révélation des êtres et des passions qui les habitent ; événements insoutenables pour cette famille royale : Yvonne est une sorte de miroir magique dans lequel on rencontre sa propre image aussi affreuse soit elle. Dans la mise en scène que nous propose Jacques Vincey, il est intéressant de nous pencher sur le choix de cette surprenante scénographie et, dans un deuxième temps, sur les différents partis pris de ces comédiens plus talentueux les uns que les autres.
D’entrée de jeu, Mathieu Lorry-Dupuy, le scénographe, nous propose quelque chose d’assez impressionnant. En effet, devant nous se dresse la représentation d’une pièce, qui pourrait être l’unique d’un studio assez moderne, réalisée avec des structures en bois clair et vernis agrémentées de rideaux d’un vert pomme probablement maintenu un système